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  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

Tue Chien de Sergueï Dounovetz

Éditions Alter Books


Tue Chien se passe de nos jours dans les Pyrénées-Orientales et conte la fuite d’un homme qui vient de commettre un curieux braquage. Dans son périple, il croise une fille aux cheveux rouges et au passé trouble. Pour éviter les barrages mis en place par la gendarmerie, elle propose au fugitif d’emprunter la mythique ligne du train jaune pour atteindre l’Espagne. Deux flics de choc se jettent à leurs trousses et vont user de toute leur autorité pour briser ce couple libertaire qui embrase la vallée. Le train jaune, appelé « Tue Chien » par les anciens, soutient leur cavale qui les conduira, après de multiples rebondissements, jusqu’à l’ultime frontière d’une guerre oubliée.


Tue chien c’est un train. Un de ces tortillards que l’on trouve encore dans certaine région de France. Il est électrique, jaune, roule sur deux rails mais doit son surnom au troisième, celui du milieu, le plus important, qui fournit les 850 volts d’énergie qui le font avancer. De nombreux chiens meurent foudroyés sur le ballast, victime de leur imprudence.

Ce train c’est toute la vie de Roxanne, elle y est viscéralement attachée. Jeune femme sauvage et rebelle aux cheveux rouge et au regard de silex, elle connait par cœur l’itinéraire du train jaune et possède une connaissance aiguë de la région et des chemins de traverse. Alors qu’elle à été prise en otage par Raoul, braqueur et meurtrier, elle va aider le fugitif à réussir sa cavale vers l’Espagne.

Dans le rôle des poursuivants, le Capitaine Rospovitch et le gendarme Petit Maurice, aidés par les moyens colossaux et disproportionnés mis en œuvre par la gendarmerie à la demande du Capitaine. Ce duo improbable de flics va exercer une traque implacable pour mettre la main sur les fuyards. Il faut dire qu’ils ont tous les deux des raisons bien glauques de vouloir récupérer Roxanne et de tuer Raoul. Tout ce cirque se passe dans le décor grandiose des Pyrénées-Orientales et bien que je ne connaisse pas cette région, je n’ai eu aucun mal à me l’imaginer.

Sergueï Dounovetz signe là un petit roman percutant. Pas un mot de trop, pas de fioritures, le style est direct, efficace, un rien désespéré mais toujours avec beaucoup d’humour. L’auteur sait également raconter les scènes qui chez beaucoup tournent vite au ridicule, je veux parler d’affection, d’amour et de sexe. Il sait suggérer, quelques fois décrire, toujours sur une note profonde mais avec une certaine légèreté de ton …un exercice hautement casse-gueule et qui n’est assurément pas donné à tout le monde.

Un polar énergique, qui flirte avec la vie des différents protagonistes et la mémoire collective. Un polar qui se déguste comme un alcool fort, brûle d’abord et réchauffe ensuite. Un polar qui, comme un morceau de rock, permettrait de découvrir des horizons atypiques et troublants.

Polar et train, une histoire d’amour sans cesse renouvelée. Alors n’hésitez surtout pas, installez-vous et dégustez le sans modération. Mon seul regret ? Qu’il ne fasse que 125 pages, mais c’est également le juste nombre qu’il fallait.

Et en plus une préface délirante et émouvante de Jean-Bernard Pouy, qui est une introduction assez géniale au texte de Sergueï Dounovetz.

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