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  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

Odyssée Odessa de Serguei Dounovetz

Editions Fleuve noir (1999) Réédition en mars 2012 aux Editions La Dilettante


« Kléber étala la viande sur la table et la coupa en morceaux, à l’aide de son Pradel. Ce fut Tépaz, l’un des piranhas, qui, le mieux placé, attrapa le premier morceau de bœuf. Son frère Arsène se ruait déjà pour lui bouffer la gueule. Dora, la murène des sables, doucement ondula jusqu’à la surface de l’eau. Elle fixa Kléber de ses deux billes d’acier. »

Des prédateurs en tous genres, il y en a beaucoup dans Odyssée Odessa. Des gros poissons gourmands, aussi. Après un casse qui tourne mal, difficile pour Kléber d’envisager les choses avec optimisme. Surtout quand ses complices de braquage se muent en cadavres et que son plus fidèle lieutenant risque de servir d’appât.


Alors je vais vous le dire tout de suite comme ça on pourra entrer dans le vif du sujet…ce roman est un véritable ovni, une petite bombe, j’ai adoré ! Ce polar est hilarant, ça pulse, ça rebondit un véritable bonheur. C’est le premier roman que je lis de Serguei Dounovetz et j’en redemande !

L’histoire se passe dans les villes de banlieue au-delà du périphérique, un braquage qui tourne en eau de boudin et le scénario qui s’en suit est digne d’une bonne crise de délirium trémens. Cependant, pas de gueule de bois au réveil puisque Serguei Dounovetz nous distille le tout d’une véritable main de maître et l’exercice n’est pas des plus simples puisqu’à chaque instant tout menace de partir en vrille. C’est bourré d’humour, l’écriture est verte et on ne peut plus fleurie, mais jamais vulgaire…c’est très fort moi je vous le dit !

Et alors que dire des personnages…Une telle brochette c’est un rêve pour un lecteur de polars ! Les flics sont véreux, méchants et teigneux. Le commissaire à lui tout seul est une véritable anthologie de connerie et de racisme, ses lieutenants sont au moins aussi malhonnêtes que lui mais pour un des deux, avec un zeste d’humanité enfouit quelque part, voire presque fleur bleue (j’en ris encore !) et les braqueurs sont des mauvais garçons dignes des scénarios d’Audiard, même les animaux de compagnie sont improbables.

Comment l’auteur a t-il fait pour maîtriser une histoire pareille cela reste pour moi un mystère. C’est sûr ce n’est pas du light, si vous aimez les romans en non-dit et en demi-teinte celui-ci va vous faire friser l’apoplexie, pas de place ici pour les vapeurs stendhaliennes. Ca sent la poudre, le sang, le sexe. Tiens, justement le sexe, tous les personnages sont montés sur ressorts ! Les types sont excités comme un troupeau de taureaux en jachère depuis trois ans et les nanas ont une libido à faire pâlir une volée de bonobos en rut. Je trouve qu’il y a un côté BD dans ce roman, tout est tellement exagéré et le rythme est diabolique.


De toute façon avec des ingrédients pareils, le résultat ne peut être que binaire…ou l’auteur à voulu jouer avec le feu, ne maîtrise pas l’histoire et dans ce cas le tout lui explose à la tête, ou on a affaire à un artificier de génie et cela donne une joyeuse explosion en feu d’artifice, et c’est le cas ici, car je le répète, Serguei Dounovetz tient l’histoire de bout en bout sans jamais rien lâcher. Cela me fait penser aux histoires de Kébra le rat des BD de Tramber et Jano.

En bref, lisez-le de toute urgence, c’est du tout bon, c’est trash, c’est cash et furieusement rock’n’roll.

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