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  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

Les violents de l'automne - L"t" tous les chats d'ennuient

Les violents de l’automne de Philippe Georget

Editions Jigal

A Perpignan, l’automne est une saison tumultueuse. Le vent violent le dispute à la pluie diluvienne. Un temps à ne pas mettre un flic dehors. Pourtant un retraité pied-noir est retrouvé dans son appartement, assassiné d’une balle dans la tête… Le sigle OAS laissé près du cadavre, la destruction quelques jours plus tard d’une stèle controversée et la découverte d’un autre Français d’Algérie abattu au volant de sa voiture sèment la panique dans la communauté. Le lieutenant Sebag, qui a par ailleurs promis à sa fille de faire toute la lumière sur l’accident mortel survenu à un de ses amis, est officiellement chargé de l’enquête. Flic réputé et intuitif, il va, en traquant le tueur avec son équipe, faire ressurgir du passé un mystérieux commando…

C’est dans ce contexte que les derniers mois de poudre et de sang de la guerre d’Algérie, ses horreurs, ses espoirs, ses trahisons et ses errances vont remonter à la surface jusqu’à la nausée… Cinquante ans plus tard, il est temps de régler l’addition…

C’est avec un réel plaisir que j’ai retrouvé l’équipe de flics de « l’été tous les chats s’ennuient ». Ici l’enquête a pour toile de fond la guerre d’Algérie, l’OAS, le FLN…je dois avouer ma grande ignorance de cet épisode de notre histoire ce qui m’a poussé au bout de la lecture des cinq premières pages du roman à mettre celui-ci de côté et à faire quelques recherches sur le sujet. Ce n’est pas nécessaire pour la compréhension de l’intrigue mais je dois dire que les premières pages ont titillées ma curiosité. Une fois ce petit épisode culturel effectué, c’est avec une certaine jubilation que je me suis plongée dans ce livre. C’est le troisième de Philippe Georget et je dois dire que j’apprécie de plus en plus la plume de cet auteur.

Le récit est présenté de façon à garder une proximité, je dirai presque une intimité, avec les personnages…ils sont tous, flics ou assassins, terriblement humains et très souvent touchants. J’espère vraiment que certains personnages seront récurrents dans les romans de l’auteur car on fini par avoir l’impression de les connaitre.

L’intrigue est bien ficelée, le sujet, s’il n’est plus brûlant est tout de même encore très présent et fait écho à notre actualité, les dialogues sont toujours aussi pertinents et réalistes et j’imagine aisément que l’auteur a compilé une foultitude de documents pour écrire avec une telle aisance sur ce sujet. Les descriptions des derniers soubresauts de l’Algérie française sont poignants, et cela nous permet de prendre conscience de cette période noire de notre histoire, des crimes odieux et des attentats insensés qui ont été perpétrés dans cette guerre qui n’a jamais voulut dire son nom et qui continue à être passée plus ou moins sous silence (du moins dans les programmes scolaires…).

Encore une fois la Catalogne a une place majeure dans le récit et Philippe Georget nous fait vivre l’enquête au rythme de cette région. Une telle enquête serait sans doute menée différemment à Paris et c’est la force de ce roman que de mêler étroitement le déroulement de l’intrigue et la vie des personnages à l’endroit dans lequel se développe l’histoire.

Une histoire écrite avec force et inspiration. Une troisième belle réussite pour cet auteur dont le talent ne fait que se renforcer au fil des romans.


L’été tous les chats s’ennuient de Philippe Georget aux Editions Pocket

L’été à Perpignan, le serial killer s’ennuie à mourir. Heureusement, l’arrivée des jeunes touristes hollandaises apporte son lot d’activités. Au programme cette année : agression, enlèvement et assassinat. Reste à trouver un partenaire de jeu. Gilles Sebag, flic plus habitué aux blagues vaseuses qu’aux affaires sordides, est missionné. D’obscurs indices en éclairs de génie, les adversaires se croisent, se toisent et se rapprochent. Forcément, passer des vacances ensemble, ça crée des liens…

Un roman que j’ai lu d’une traite. L’intrigue est très bien menée, véritable jeu de piste entre les inspecteurs Sebag, Molina et le tueur. Ce qui m’a vraiment plus c’est la capacité de l’auteur à rendre ses personnages attachants. Ici rien de spectaculaire, il n’y a pas vraiment de héros, juste le quotidien d’une équipe de flics ni pire ni meilleure que les autres, installée dans le ronronnement du quotidien d'un commissariat et justement le tour de force est là ! Ces personnages sont tout ce qu’il y a de plus normal et j’ai vraiment trouvé ça …rafraîchissant. Mais attention, l’équipe n’a rien d’extraordinaire mais ce sont tout de même de très bons policiers, dotés d’une très forte capacité d’analyse et d’une excellente intuition. J’ai beaucoup aimé les descriptions de la vie privée des inspecteurs (notamment Gilles Sebag), cela donne une impression de grande proximité avec les personnages.

Le style de Philippe Georget est des plus agréables à lire, fluide, clair, l’enquête est suffisamment fouillée et encore une fois j’insiste sur la qualité d’analyse des personnalités des différents protagonistes. Une autre qualité de ce roman, et non des moindres, c’est la description du contexte dans lequel se passe l’histoire. Perpignan et ses environs. Le lieu fait partie intégrante du récit et on peut sentir la passion de l’auteur pour sa région. Ce roman est le premier de Philippe Georget et c’est une véritable réussite, d’ailleurs il a raflé deux prix prestigieux : Prix SNCF du polar 2011 et le Prix 2011 du premier roman de la ville de Lens…excusez du peu. Si ce n’est déjà fait, précipitez vous sur ces chats qui s’ennuient, ramenez les avec vous sur la plage et vous passerez un bel été !

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