Editions Payot-Rivages
Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclats depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l'école. malgré tout, il se raccroche à l'espoir insensé de le revoir vivant, avec l'appui d'un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d'enfants disparus.
A quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d'horreur : sa mère Nadia, gît sans vie sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié et les dents fracassées. Du foyer à la famille d'accueil, commence pour cet adolescent désormais seul au monde, un parcours douloureux, marqué par la disparition de l'être le plus cher.
Deux pertes irrémédiables, deux tragédies. Le lien entre elles, c'est Pierre Vilar. Il est chargé d'enquêter sur la mort de Nadia, et à mesure que se dessinent certaines pistes, un étrange retournement de situation se produit ; le policier devient gibier : il est harcelé au téléphone et suivi dans la rue par un homme aussi insaisissable que menaçant. Un homme qui semble aussi poursuivre Victor.
Quels liens entre l’assassinat de la mère d’un adolescent et la disparition du jeune fils d’un flic ? C’est l’enquête que va suivre le commandant de police Pierre Vilar. Son fils à disparu depuis de nombreuses années et différents meurtres particulièrement sauvages vont le mener sur la piste d’un assassin qui joue au chat et à la souris avec lui.
Victor le jeune homme qui a perdu sa mère et le commandant de police s’abiment dans la solitude et la tristesse tout en gardant une volonté farouche de comprendre et par-là même, de s’en sortir. On ne peut qu’être touché par le personnage de Victor, ce jeune homme qui se retrouve orphelin dans des conditions atroces et qui malgré tout fait tout son possible pour tenir encore debout. L'image du gamin serrant l’urne contenant les cendres de sa mère et la trimbalant dans ses pérégrinations me reste collée en mémoire.
C’est lors de l’enquête sur le meurtre de la mère de l’adolescent que le passé de Pierre Vilar va refaire surface. Son histoire se croise singulièrement avec celle du jeune homme. Certaines scènes font remonter des images très fortes, comme lorsque Victor s’enfuit de sa famille d’accueil pour échapper au tueur. Des bouts du film « La nuit du chasseur » de Charles Laughton me sont revenus en tête.
C’est un roman qui dégage une certaine tristesse, sombre, violent. Il met en scène des personnages pris dans un véritable maelstrom de malheur et de fatalité. C’est aussi un roman qui dit le manque, l’abandon et l’isolement que chacun peut ressentir lors la perte d’un être cher.
La plume d’Hervé Le Corre est toujours aussi efficace. Il sait trouver les mots justes, le ton qu’il faut, sans jamais porter un discours moralisateur. L’intrigue se déroule lentement d’abord puis tout s’enchaîne jusqu’à l’emballement final.
Encore une fois c’est une véritable réussite et cet auteur a une qualité d’écriture absolument fantastique. Ce roman est sombre je l’ai déjà dit, mais il est également touchant et le style d’Hervé Le Corre, très descriptif, convient tout à fait à cette histoire.
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