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  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

Le Roi lézard de Dominique Sylvain

Editions Viviane Hamy


Louise Morvan, de Morvan Investigations, élucide enfin le mystère de l’assassinat de son oncle, Julian Eden, dont elle a hérité l’agence à la fin des années 70, alors qu’elle n’était qu’une toute jeune fille.

Son amant, le commissaire Serge Clémenti a retrouvé l’inspecteur Casadès qui était chargé de l’enquête sur le meurtre du détective. Sans raison apparente, il avait été rétrogradé et muté hors de Paris, après qu’on lui eut retiré le dossier. Tandis que le commissaire et ses lieutenants s’épuisent à débusquer le « killer des quais » qui trucide sans se lasser de malheureux SDF, Louise écoute Casadès conter l’après 68, et le Rock and Roll Circus que fréquentait notamment Jim Morrison, le chanteur des Doors. L’ex-flic distille ses informations, brouille les pistes, s’amuse au chat et à la souris… Pour contrer son manège, elle se coule dans la peau du personnage qu’il veut lui faire jouer, celui de la jeune Russe – assassinée elle aussi en 1979 - dont Julian Eden aurait été follement amoureux.



L’éditeur nous signale que ce roman est une réécriture de Travestis sortis en 1998. N’ayant pas lu la précédente version je ne pourrais dire quelle est la part de nouveauté dans cet opus. De fait j’ai lu de droite et de gauche que la trame avait été conservée mais que l’histoire avait été très largement remaniée au point de changer de meurtrier. Une preuve que Dominique Sylvain affectionne son travail, elle n’hésite pas à remodeler un roman et à donner à ses personnages de nouvelles perspectives, une épaisseur différente. Je n’écris pas mais j’imagine assez bien la difficulté de repasser sur un scénario existant et trouver de nouveaux développements à une enquête dont on connait déjà la fin, et qui grâce à cette refonte va trouver une issue différente.

Ce roman avait beaucoup d’atouts pour attirer mon attention mais le principal, et je ne suis sans doute pas la seule dans ce cas, c’est son titre « le Roi Lézard ». Des centaines d’images se sont bousculées dans ma tête, des images et des sons, le son du rock des années 7O et son cortège de groupes absolument fantastiques et d’artistes devenus mythiques comme le principal d’entre eux Jim Morrison le leader charismatique des Doors. Grâce à ce roman on peut goûter l’atmosphère de ce lieu incroyable qu’était le Rock and Roll Circus, tenu à l’époque par Sam Bernett puis transformé en boîte de nuit « le Whisky à gogo ». Dominique Sylvain possède un talent incroyable pour nous ramener dans le passé, à un point tel que cela ne parait même pas étrange, enfin cela ne m’a pas déroutée et je me suis sentie comme un poisson dans l’eau. Que ce soit dans le Paris des années 70 ou dans celui plus contemporain dans lequel la jeune détective évolue.

Quant à l’intrigue elle-même ? Tout pareil, il flotte autour des personnages une urgence mais également une certaine légèreté. Je sais, je ne suis pas très claire sur ce coup là, mais que voulez-vous, ce roman je l’ai vécu alors j’ai un peu de mal à l’expliquer. D’ailleurs je n’ai pas vraiment envie de démêler ce que je ressens. Disons que l’enquête, relativement complexe, est menée tambour battant par une Louise Morvan toujours aussi belle, énervante et attachante. Les différents personnages qui gravitent autour d’elles ne sont pas des seconds rôles obscurs, il y a là des méchants pas beaux mais avec des personnalités complexes et des plus gentils, mais tout aussi entortillés dans leurs sentiments alambiqués et dans leurs vies compliquées. Cela peut paraître un peu stéréotypé mais ça fonctionne à merveille.

Il y a bien sûr de belles références dans ce roman, on pense aux stars de rock bien entendu, mais également au jazz, à des écrivains comme Chester Himes ou Jack Kerouac, le tout en roulant au volant d’une Aston Martin. Rassurez-vous, pas besoin de broyer quelques cactus pour vous ouvrir les portes de la perception, ce roman se lit d’un trait et c’est un beau voyage dans le temps auquel nous convie Dominique Sylvain.

"…Once I had a little game. I liked to crawl, back in my brain. I think you know, the game I mean. I mean the game, called ‘go insane’.

You should try, this little game. Just close your eyes, forget your name. Forget the world, forget the people, and we’ll erect, a different steeple.

This little game is fun to do. Just close your eyes, no way to lose. And I’m right there, I’m going too. Release control, we’re breaking thru.

…I am the Lizard King, I can do anything…"

Celebration of the Lizard - Jim Morrison

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