Éditions Gallimard
Le musée de la Torture fait la fierté et la fortune des habitants de Reboul. Comme chaque été, la petite ville organise des festivités sur le thème de la torture, pour la plus grande joie de la foule et des touristes. Et pour le plaisir, aussi, des pensionnaires de l’hôpital psychiatrique qui participent comme figurants au défilé historique. L’un de ces pensionnaires, Ursinal Luccombo, soupçonné d’être un tueur psychopathe, voit là l’occasion d’être sorti un moment de la chambre où il est relégué, et de croiser le regard de Marie Belhomme, la fille d’un riche commerçant… Une succession de meurtres va affoler la préparation de la fête et son déroulement. La plupart de ces meurtres sont commis avec une hache exposée au musée et ayant appartenu à Geoffroy le Tordu. L’enquête dévoilera, au fil d’un suspense tendu, les singularités des habitudes et des mœurs rebouloises.
Ce roman est sorti chez Gallimard en 2002, mais je ne peux pas résister au plaisir d’en partager la découverte avec vous. Un récit complétement loufoque, quelquefois déconcertant mais toujours brillant. Les pensionnaires de l’hôpital psychiatrique sont atteints à souhait mais ceux du dehors le sont souvent encore plus. Ne serais-ce que le thème…Une petite cité médiévale qui focalise sa réputation touristique autour de son festival de la torture…je trouve l’idée absolument géniale et il faut bien le dire hilarante. Ce roman est une perle d’humour, d’extravagance, dans une ambiance complètement étrange et un peu effrayante par certains côtés.
Les personnages sont tous très attachants, avec une personnalité assez alambiquée (et pas simplement ceux de l’hôpital psychiatrique). La plume de Franz Bartelt est savoureuse, trempée dans le vitriol, drôle et d’une grande subtilité. Ce roman sent bon la province, le très bon roman noir, pour tout dire je l’ai trouvé franchement jubilatoire.
Dernière chose, cet auteur à un véritable style (je viens de lire 3 romans coup sur coup) et cela fait un certain temps que je n’avais pas pris autant de plaisir à la lecture d’un roman, une lecture carrément jouissive (et ça n’arrive pas si souvent que ça :o)).
Faites-vous du bien, bichonnez-vous, lisez-le !