top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

L’odeur de la haine de Tim Willocks

Éditions Pocket (1995) - Réédition en 2010 sous le titre "Green River" aux éditions Sonatines.


Si l’enfer existe, il se trouve à Green River, le plus ancien pénitencier du Texas, où s’entassent 3 000 détenus dans un labyrinthe de granit et d’acier. Violeurs et meurtriers en série, monstres et psychopathes y respirent un air infernal et vivent leur existence de damnés sous la surveillance d’un directeur mégalomane et sanguinaire.

Au milieu de l’émeute qui se prépare avec la férocité d’une guerre tribale, un prisonnier innocent comme le docteur Klein peut-il sauver sa peau sans devenir lui-même une bête sauvage ?

Ce roman pourrait s'appeler " Bienvenue en enfer "...Tim Willocks décrit avec un réalisme sidérant l'univers carcéral et la vie des prisonniers dans cet enfer sur terre. Car lorsq'une prison de Haute Sécurité est dirigée d'une poigne de fer par un directeur aussi fêlé que les détenus, la vie devient véritablement un cauchemar. Si on y ajoute en plus une émeute d'une sauvagerie inouïe, là on atteint un paroxysme de violence et de haine dont j'ai rarement lu une description aussi forte.

Tout semble exagéré dans ce roman, certaines scènes sont même complètement invraisemblables, mais ce qui est incroyable c'est que ça fonctionne, et très bien même. Tim Willocks fait preuve d'un véritable lyrisme dans l'horreur et j'avoue avoir dévoré ce bouquin avec une certaine frénésie.

Lorsqu'on sait que l'auteur est lui-même psychiatre, spécialisé dans les pathologies liées à l'addiction, on comprend mieux d'où vient ce tour de force pour décrire les tréfonds de ces âmes damnées. Les descriptions sont d'ailleurs tellement fortes qu'au fur et à mesure de la lecture j'avais véritablement devant moi cette sarabande de personnages infernaux, presque à les toucher du doigt tant ils me semblaient réels.

Dire que le roman est sombre serait le diminuer. Ce bouquin c'est l'enfer de Dante !

Alors à ne pas mettre entre toutes les mains car le verbe est violent et cru. La bêtise crasse et le racisme le plus primaire côtoient la grandeur de certaines âmes qui ne se révèle que dans des situations extrêmes. Les descriptions de l'émeute sont parfois à la limite du supportable et les scènes de sexe sont brulantes, brutales et souvent plus que trash.

C'est le premier roman que je lis de Tim Willocks et c'est une claque magistrale ! Dure, passionnée, violente, son écriture prend aux tripes.

Le grand James Ellroy ne s'y est pas trompé, voici ce qu'il en dit " Etourdissant. Peut-être le plus grand roman jamais écrit sur la prison. Un voyage en enfer superbement maîtrisé ". La messe est dite.

2 vues0 commentaire
bottom of page