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  • Photo du rédacteurMireille Eyermann

Elvis et la vertu de Frantz Delplanque

Editions Seuil



On retrouve Jon Ayaramandi, le papy débonnaire, rocker dans l’âme et véritable juke-box vivant, la belle Perle, sa fille Luna, les Gitans et Valentin, le célèbre chanteur des Fucking Puppets… Cette fois des cadavres tombent du Ciel. Du Ciel ? Avec une majuscule ? Oui, c’est bien ce qu’on veut nous faire croire. Tiré une nouvelle fois de sa paisible retraite, dont il profitait pour écrire ses Mémoires d’assassin recommandable, Jon part à la chasse aux intégristes catholiques qui s’en prennent à ses musiciens préférés. Aidé de ses amis gitans, et d’une bombe sexuelle prénommée Mylène, la coiffeuse de Largos, il va sillonner le Pays basque en Lamborghini Murcielago, des flingues plein les poches et la rage au cœur. Miracle : entre les Pyrénées et l’Atlantique, les morts se multiplient bientôt comme des petits pains. Pas de pitié pour les ennemis du rock and roll, nom de Dieu !


Pas évident de réussir à faire aussi bien que son premier opus « Du son sur les murs » et pourtant…Frantz Delplanque l’a fait ! Alors c’est vrai qu’on peut regretter le côté presque touchant qui avait accompagné la découverte des personnages du premier roman et pleurnicher sur leur effacement dans cette histoire au profit pratiquement exclusif de papy Ayaramandi, mais ce serait faire un bien méchant procès à l’auteur parce que tout de même…ça fonctionne !

On se retrouve dans une petite ville côtière des Landes et la douceur de vivre pourrait laisser présager que notre bonhomme va enfin goûter aux joies d’une retraite méritée (!). Que nenni ! Les cadavres vont commencer à tomber du ciel et encombrer son jardin ce qui n’est guère plaisant même pour un ancien tueur à gages. Je vous passe les détails mais les mauvais plaisantins vont se révéler être une bande de tordus fanatiques religieux bien loin de pratiquer la tolérance et l’amour de son prochain. Au passage l’auteur tord le cou à quelques idées nauséabondes ce qui n’est pas pour me déplaire car les enragés, quelle que soit la confession d’ailleurs, me font gerber. Donc notre papy Jon va partir en croisade afin de dénicher ses Torquemada de pacotille, et lorsqu’il se déplace c’est rarement pour faire du tourisme.

Le rythme du roman est trépidant, c’est déjanté à souhait et on sent bien que l’auteur s’est éclaté en l’écrivant (enfin…c’est moi qui pense ça). Alors oui, c’est vrai, ça tire un peu de partout, il y a pas mal de macchabées mais c’est très amusant. On se demande quelques fois si Frantz Delplanque contrôle son scénario tellement ça part dans tous les sens, mais il retombe bien sur ses pieds ce qui indique une maîtrise du « foutraque » assez exceptionnelle.

Encore une fois la bande son est à la hauteur de ce road-movie à la sauce basque et on passe un excellent moment avec cette bande de pieds nickelés plus ou moins timbrés (ou pour le moins sérieusement fêlés).

L’écriture de Franz Delplanque est très agréable, c'est vif, énergétique en diable, bourré d'humour, les aventures de son papy feraient une BD du tonnerre !

En ces moments de grandes frilosités physique, politique, psychique et philosophique, cela fait un bien fou et rien que pour ça je vous invite à sauter à bord de la Lamborghini, de mettre le son à fond et de vous laisser conduire dans cette histoire de dingues. On en sort revigoré et ça c’est bon mes agneaux. On the road again.

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