Editions Baleine – Le Poulpe
« Après le suicide d’un lilliputien, disparition inquiétante d’un avaleur de grenouilles de l’Olympic Circus ». Ni une, ni deux, mais trois bières au wagon-bar du TGV mènent le Poulpe à Nantes, où s’est installé le fameux cirque de freaks. Gabriel cherchait du dépaysement, il va être servi. Du barman du buffet de la gare de Nantes à l’homme-caoutchouc, en passant par la femme à barbe, sans oublier Wanda, la sexy charmeuse de serpents – et de poulpe à l’occasion – notre éternel enquêteur ne peut pas faire un pas sans tomber sur un phénomène. A se demander s’il n’en est pas un lui-même !
Quant à savoir si sa promenade hors des sentiers battus de Nantes va permettre au Poulpe de retrouver la trace de l’avaleur de grenouilles et d’élucider l’étrange suicide du petit Aztèque, retrouvé pendu dans le passage Pommeraye, c’est un autre problème…
Voila un petit roman tout ce qu’il y a de ludique et jouissif. Une langue riche, teintée d’argot à l’occasion, des calembours, des bons mots et des calembredaines. Une galerie de personnages tous plus incroyables les uns que les autres, des freaks à foison, un taxidermiste américain « l’Empailleur State Building » limite psychopathe, des journalistes fureteurs, des femmes sensuelles et d’un appétit féroce, un garçon de café cirquophile, un Directeur de cirque quelque peu louche et des aztèques freaks. Bref, tout un petit monde réjouissant en diable. L’histoire est rocambolesque et complètement abracadabrante, impossible de ne pas faire le lien avec le film « Freaks » de Tod Browning (même si l'histoire ne se termine pas de manière aussi dramatique).
Il y a une réelle atmosphère dans ce roman, d’abord on se prend à suivre l’auteur dans ses pérégrinations et il nous promène dans un véritable circuit de tous les recoins cachés de la ville des Ducs de Bretagne, de la gare de Nantes en passant par les bars des bords de l’Erdre pour arriver à l’Ile de Nantes. C’est sûr la prochaine fois que je passe dans le coin je lui demande son carnet de bonnes adresses ;-) l’autre ambiance qui est terriblement bien décrite c’est celle du monde si spécial du cirque, L’auteur pousse même le gag jusqu'à faire participer le Poulpe à une reconstitution du vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne en tant que figurant « céphalopode » ...il fallait oser, Stéphane Pajot l’a fait !
Un Poulpe au mieux de sa forme, avec en prime les paroles de la fameuse Digue Nantaise (pour les néophytes je vous laisse découvrir vous-mêmes ce fleuron de la chanson française). Un roman drôle, une intrigue bien ficelée, de la bière à flots mais, et c'est dommage, pas de berlingots nantais ;-)
Je vous le dis, allez-y sans tarder, lisez-le, vous ne regretterez pas le voyage.
Le freak, c’est chic !
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