Editions Points
L’Afrique du Sud est un labyrinthe dangereux où se perdent les traces des plus redoutables prédateurs. Il faut des hommes sauvages comme Lemmer pour espérer s’en sortir. Un trafic de rhinocéros noirs le conduit sur la piste d’un trafic international, mettant en jeu Al-Qaïda. Sa route croise celle de l’ancien policier Mat Joubert, de l’innocente Milla. Tous sont traqués par plus menaçants qu’eux et leurs destins vont se mêler en un inextricable puzzle.
Voila un roman très ambitieux. Le bonheur c’est que l’auteur à les moyens de ses ambitions. La structure est incroyable, complexe et l’histoire monte en puissance au fur et à mesure des pages. Au départ j’ai été un peu décontenancé justement par l’histoire qui est dirigée comme une chasse, un jeu de piste. Tant que j’ai essayé de maîtriser la foultitude d’informations données dans le récit j’ai été incapable de rentrer dedans, ce qui était très frustrant car je sentais bien que je passais à côté de quelque chose, puis je me suis détendue, j’ai lâché prise, abandonné toute velléité de « maîtriser » ma lecture et c’est à ce moment là que j’ai été happé littéralement par ce roman.
Plusieurs intrigues se succèdent, à priori rien ne les relient entre elles, et c’est justement là qu’existe le risque de décrocher. Lorsque j’ai décidé de prendre les différents récits comme ils venaient sans chercher de logique ou de suite, l’écriture de Deon Meyer m’a enveloppé et je me suis laissé aller jusqu’à la dernière page. Le final de ce roman est d’ailleurs d’une intelligence phénoménale.
On trouve de tout dans cette histoire et les genres se mélange joyeusement…policier, espionnage, terrorisme, politique, sociologie, aventure…les personnages sont très fouillés, on sent leurs questionnements, leurs angoisses, leurs espoirs. Le tableau de la situation en Afrique du Sud est également époustouflant, crimes, fric, drogues, coups fourré, trafics en tous genres, apartheid qui se sent décidemment toujours aussi bien, mondialisation d’une société ou inégalité et violences sont les maîtres mots.
Ce polar (car s’en est un) qui est découpé en plusieurs histoires peut sembler assez difficile à aborder. C’est le premier roman que je lis de cet auteur et je ne pense pas que c’est celui par lequel il faut forcément commencer. Il n’empêche que malgré quelques longueurs, c’est un pavé (730 pages) qui est loin d’être indigeste. Les différentes histoires sont prenantes et la fin est particulièrement réussie. L’occasion également de découvrir différentes facettes de ce pays qui n’en fini pas d’exorciser ses démons.
L’écriture de Deon Meyer est un régal et ses descriptions sont époustouflantes. Il signe là un roman ambitieux, riche et foisonnant qu’il mène avec virtuosité.
Que demander de plus ?
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